Et d'abord, avant de parler de l'exposition, un conte musical avec marionnette(s)…
Quelques photos d'animations "Musique bricolée" avec Philippe Gibaux en Normandie, à Amfreville (clichés Josette Gibaux puis Serge Acher, merci à eux !)
Voici de quoi réaliser soi-même un violon rectangulaire sur le modèle de ceux du camp de Königsbrück (1914-1918). Photos diverses et plan avec étapes de facture instrumentale :
100 violons de la collections étaient exposés à Angers avec des merveilles de la lutherie… C'était l'exposition"De vibrations en résonances, instruments d'hier et lutherie d'aujourd'hui" ! Visitez le site de la collégiale Saint-Martin. http://www.cg49.fr/culture/expo_lutherie/presCol_violonsAme.html
Et puis, pour identification… Mystère…
Joachim Montbord m'a offert récemment cet instrument étrange que je n'arrive pas à identifier. Je joins la fiche que j'ai faite.
1057- vièle verticale ? 71,5 - 38,8
Cet étonnant et étrange instrument monoxyle au gros chevillier rond et à la caisse oblongue fait penser à des vièles orientales. Les cordes loin du manche (jeu avec le dos des doigts ? ou doigts
posés ?) semblent indiquer un jeu à l’archet, avec une tenue verticale (à l’épaule l’instrument est trop long et en posture de luth, l’écart entre le dos du manche et les cordes semble
rédibitoire). Les cinq grosses chevilles (6 à l’origine) sont fourchues pour un meilleur couple de tension. Les cordes sont attachées, au bas de l’instrument, à un clou transversal calé sous la
table dans une échancrure en sablier. Un autre clou sert de chevalet. Le tour du chevillier et la zone du cordier sont recouverts de métal probablement issu d’une boite en fer doré. La table est
clouée. Les cordes (deux de rechange dans la caisse) sont en câble acier “détortillié”. Trouvé à Bordeaux, sans aucune indication, 2013.
… Et puis l'exposition "musique bricolée", instruments anciens et modernes, copiés d'après les modèles académiques ou totalement inventés…
Musiques bricolées
" Lutherie " & récupération
Le geste lui-même, seul, dans un carnaval par exemple, suffit souvent à suggérer tel ou tel instrument. Ajouté au geste, l’objet, pas musical pour un sou, délibérément confondu avec tout ou partie du modèle, enrichit la copie. La production d’un son, voire d’un son ressemblant, achève de valoriser la démarche.
Cette exposition rassemble des instruments de facture populaire dont le point commun est d’intégrer, dans leur fabrication, au moins un objet non musical. Ainsi se trouvent usurpés ou dérisoirement transcendés – d’une certaine manière – les titres de violons, mandolines, guitares, flûtes, vielles, crécelles, lames sonores, percussions de tous principes… Gloire donc aux gamelles, manches à balai, allumettes, câbles de frein, pinces à linge, boîtes et tubes en tous genres… et à ceux qui en firent ou en font des vecteurs de musique, de rêve, de fantaisie ! Violon-bidon, mandoline-casque, flûte-tuyau, trompe de chasse avec tuyau et entonnoir, camembertina, percussion-courge ou bouteille plastique…
La démarche de présentation consiste à démarrer non pas de l’instrument-modèle, mais au contraire à partir de l’objet de base non musical, dont le statut utilitaire ou décoratif est ensuite modifié par l'imagination, le bricolage, et pour la musique.
L’exposition présente près de 80 instruments, avec des textes d'accompagnement simples, ainsi qu’une cinquantaine d'agrandissements photographiques de documents anciens et actuels, le tout dans un bain sonore anthologique.
L’allée d’entrée est bordée de silhouettes en bois découpé présentant divers gestes, mais sans instruments, suggérant déjà clairement le modèle : violon, contrebasse, flûte/clarinette/hautbois, trompette, harmonica…
Au centre, droit devant, un important tas d’objets disparates, décharge et nid d’idées, improbable divinité du tas d’ordures extraménagères : la “Samaritaine”….
Ensuite, de façon rayonnante, 6 pistes de formes d’objets sont développées par des textes, des images et des sculptures rudimentaires.
Enfin, les instruments se placent en fonction des divers types d’objets impliqués…
Alors… instruments bidons ? Certes non ! Mais plutôt entreprises de détournement, de métaphore, de pastiche, dont l’usage des “moyens du bord” signale la détresse de certaines situations (de guerre par exemple), l’humour/ironie vis à vis des modèles instrumentaux plus académiques, ou la simple et essentielle poésie.